Photographe naturaliste : entre fascination et réalité

La photographie naturaliste suscite souvent des images fortes dans l’imaginaire collectif : le photographe solitaire, tapi dans un affût au lever du jour, guettant patiemment l’apparition d’un animal sauvage. C’est une vision belle, parfois romantique – et pas complètement fausse. Mais derrière chaque image se cache une réalité plus complexe, faite de passion, d’engagement... et de questionnements.

Être photographe de nature, ce n’est pas seulement capturer la beauté du vivant. C’est aussi faire des choix : techniques, artistiques, mais surtout éthiques. Où est la limite entre observer et déranger  ? Comment montrer sans trahir ? Comment raconter sans s’imposer  ?

Aujourd’hui, nos images circulent vite, et beaucoup. Elles peuvent émerveiller, alerter, sensibiliser. Mais elles peuvent aussi saturer l’attention, nourrir une quête de spectaculaire ou parfois provoquer l’effet inverse de celui recherché : la banalisation.

À travers mon travail méticuleux, je tente une approche respectueuse et sincère. Montrer la richesse du vivant sans l’exploiter. Offrir des images qui racontent, sans mettre en scène. Travailler avec lenteur, humilité, et toujours cette question en tête : à quoi sert vraiment une photo de nature aujourd’hui ?