Rencontre du troisième type

 Ce matin-là, la météo annonçait des pluies diluviennes, le genre de journée où l’on hésite longuement à sortir. Mais quelque chose en moi me poussait malgré tout à aller en garrigue. L’instinct, peut-être.

Le ciel était sombre, le vent soufflait par rafales et la pluie tombait dru, rendant la visibilité compliquée. Tout semblait réuni pour une sortie sans la moindre image. Et pourtant…

Au détour d’un champ noyé sous l’averse, mon regard croise une silhouette furtive. Mon cœur s'emballe : à moins de trente mètres, un loup d'Europe, trempé mais libre, bondit, s’amuse, indifférent à la pluie. J’ai à peine le temps de caler mon appareil que la magie opère. Je déclenche, encore et encore, capturant une série d’images exceptionnelles, irréelles presque dans un lieu où voir un loup semble impossible.

Ce jour-là, la nature m’a offert bien plus que ce que j’étais venu chercher. Et je retiens une chose : ne jamais sous-estimer ce que peut offrir une journée maussade. Parfois, les plus belles rencontres se cachent derrière les pires prévisions. Il ne faut jamais rester au chaud, surtout quand tout incite à le faire.